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Éco-conception web : de la sensibilisation aux pratiques et outils

En ces temps de crise écologique, l’éco-conception web est une approche à développer et à promouvoir pour un numérique plus respectueux de l’environnement. Aujourd’hui, le numérique représente 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales.

Penser un site éco-conçu est plutôt l’affaire des professionnels, mais cet article se veut accessible à tous : des professionnels souhaitant en connaître davantage sur l’éco-conception web aux curieux que le domaine intéresse.

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Définition de l’éco-conception web

L’éco-conception web est une démarche visant à minimiser l’impact environnemental des sites web. Autrement dit, c’est la solution face à la pollution numérique : concevoir des sites moins énergivores tout en les rendant performants et durables. On se contente alors d’interfaces simples et qui vont à l’essentiel pour un meilleur respect de l’environnement. Cette démarche consiste à combiner une sobriété fonctionnelle à une efficience technique.

L’éco-conception web est ainsi une réflexion en amont allant de l’optimisation du code, à un design épuré, jusqu’au choix des serveurs qui vont héberger le site web. Tout cela participe à la réduction du poids des pages internet, de leur taux d’empreinte carbone (la moyenne se situant à 1,76 g de CO2) ainsi que de leur consommation d’électricité.

Cette réflexion en amont montre ainsi qu’un site éco-conçu est avant tout éco-pensé dans une démarche similaire à celle de l’UX design. Démarche de conception méthodique centrée sur l’humain, l’UX design vise à constituer une expérience utilisateur afin de pouvoir proposer des sites répondant au mieux aux attentes de leurs visiteurs. En ce sens, l’éco-conception web permet de simplifier le parcours utilisateur et de fluidifier l’expérience de visite du site grâce à une interface lisible et accessible à tous. Concevoir des sites écologiques, c’est aussi offrir une optimisation des performances : un site léger est un site rapide.

À noter que cette démarche demande un coût de conception moins important que pour un site web classique grâce à une création simple et épurée.

Sensibilisation : pour des sites web écologiques

Le premier pas vers un numérique plus responsable et l’éco-conception web est la sensibilisation. Sensibiliser, pour ensuite agir. Diffuser l’information autour de soi pour éveiller les consciences (les amis, la famille, les collègues, etc.). Les concepteurs web sont les premiers concernés par l’éco-conception web, mais tout le monde peut être sensibilisé à ce sujet, car aujourd’hui, le numérique est affaire de tous. Différentes approches sont possibles pour se sensibiliser, s’informer et se documenter sur l’éco-conception web et le numérique responsable en général : – Pour tester vos connaissances sur le sujet, des quiz sont disponibles pour un apprentissage plus ludique. Exemple : Le numérique est-il écologique ? – Écouter des podcasts est un bon moyen pour découvrir en douceur l’univers du numérique responsable. À écouter sans modération : L’Octet Vert et Déclic ou des claques ? – Pour ceux qui préfèrent la lecture, voici quelques exemples pour vous documenter sur le sujet : Tendre vers la sobriété numérique ; L’enfer numérique : Voyage au bout d’un like ; Pour un numérique soutenable. – Pour se sensibiliser autrement, l’INRIA propose une vidéo pédagogique s’interrogeant sur les impacts environnementaux du numérique. Pour obtenir plus de références : Numérique responsable : LA boîte à outils.

Comment faire un site éco-conçu ?

Réaliser un site éco-conçu nécessite de partir du besoin utilisateur et de trouver la solution numérique la moins impactante possible pour l’environnement. Trois principes fondamentaux sont alors à respecter : la simplicité, la sobriété et la pertinence.

Un site éco-conçu commence par la suppression des fonctionnalités inutiles et superflues. Supprimer les données redondantes et inutiles du code (aussi appelé minifier le code) est une étape importante pour obtenir un site écologique. Limitez le nombre de pages et la quantité de contenus proposés. Cela permet de réduire le poids du site qui, dans l’idéal, ne devrait pas dépasser 250 Ko par page. En ce sens, nous vous conseillons aussi d’éviter la présence de publicités et de ne pas effectuer de captation de données.

Concevoir un site web durable, c’est également optimiser l’essentiel : que ce soit au niveau du back-end (c’est-à-dire des serveurs d’hébergement) ou au niveau du front-end (c’est-à-dire de l’interface utilisateur). Pour le back-end, privilégiez un hébergeur local qui utilise des énergies renouvelables et durables pour refroidir ses serveurs. Concernant l’interface utilisateur, celle-ci se doit d’avoir un design simple, épuré et adapté au web.

L’un des objectifs de l’éco-conception web est aussi de rendre les sites web les plus durables possibles, il ne faut donc pas les laisser à l’abandon lorsqu’ils ne sont plus utilisés par leurs créateurs et qu’ils n’attirent plus aucun visiteur. Dans ce cas-là, deux options sont disponibles : effectuer la refonte du site ou le supprimer totalement.

Effectuer la refonte d’un site éco-responsable, c’est-à-dire le transformer pour qu’il puisse être utilisé à nouveau, est simple. Les efforts effectués lors de l’éco-conception du site permettent à la refonte de n’être qu’une amélioration sommaire.

Concernant l’arrêt total d’un site, il est important de supprimer l’intégralité des données ainsi que leur hébergement afin d’éliminer tout impact environnemental supplémentaire.

Numérique Responsable : vers un web design plus respectueux de l’environnement

Le web design éco-responsable est un design épuré et minimaliste, fidèle au less is more : il n’a pas pour objectif d’en mettre plein la vue. Il faut se poser la question de l’utilité de chaque contenu et fonctionnalité dans une approche de sobriété de l’information.

Les images sont des éléments très lourds sur une page web, et donc très énergivores. Afin de rendre ces illustrations plus légères, plusieurs options s’offrent au web designer : les redimensionner, les compresser, ou encore baisser leur définition. Si vous ne souhaitez pas perdre en qualité d’image, d’autres astuces existent comme la technique du flou et le lazy loading. Par souci d’économie, la technique du flou consiste, le temps du chargement de la page, à proposer à l’internaute une version basse définition de l’image avant de faire apparaître sa version finale. Similaire, le lazy loading consiste à ne faire apparaître que les éléments présents sur la partie de la page affichée à l’écran : les éléments apparaissant plus loin sur la page ne sont donc pas chargés.

Le cas des vidéos et animations suit le même procédé que les images. Sur un site éco-responsable, elles seront optimisées pour réduire leur poids : elles sont alors plus brèves, en moins bonne résolution et compressées au maximum. Astuce : ne lancez pas automatiquement les contenus animés, mais laissez l’internaute l’actionner s’il le souhaite.

Le web designer peut aussi rendre son site moins polluant en veillant à utiliser adroitement la typographie. Pour cela, il est conseillé de n’utiliser que deux typographies différentes maximum, avec le moins de variantes possibles (bold, italique, etc.). Vous pouvez également privilégier les polices de caractères fines et étroites, ou même utiliser des éco-typographies qui sont plus écologiques que la moyenne.

En somme, utiliser un design épuré réduit considérablement les coûts écologiques d’un visuel de site web, sans pour autant le rendre fade et ordinaire. Le web design éco-responsable permet ainsi de concevoir des sites web qui durent dans le temps et à travers les tendances graphiques

Les outils et bonnes pratiques pour un site écologique

Dans le prolongement de la loi REEN (Réduction de l’Empreinte Environnementale du Numérique) du 15 novembre 2021, l’État a conçu différents guides et référentiels pour s’engager dans un numérique plus écologique. Il a créé un document de référence spécifique à l’éco-conception web : Référentiel général d’écoconception de services numériques (RGESN). Composé de 79 critères, ce référentiel expose les bonnes pratiques à mettre en place pour l’obtention d’un site éco-conçu. Ce document s’adresse à tout un panel de métiers, pas uniquement les développeurs. Par exemple, deux parties distinctes s’intéressent à l’UX/UI et aux contenus.

L’État a aussi publié 3 autres documentations : Guide de bonnes pratiques numérique responsable pour les organisations, Guide pratique pour des achats numériques responsables, Boîte à outils des logiciels libres et Open Source.

Qui dit éco-conception web, dit EcoIndex ! Cet outil vous permet de mesurer l’empreinte environnementale et la performance d’une page internet. Après la publication de votre site éco-conçu, vous pouvez donc tester ses qualités et son impact environnemental. Le principe est simple : il suffit de rentrer l’URL d’une page web dans la barre de recherche dédiée et le tour est joué. Après un court instant d’analyse, le résultat s’affiche. Un score de 0 à 100 est attribué à la page et des explications sont fournies pour mieux comprendre le résultat.

Vous pouvez aussi installer l’extension GreenIT-Analysis (Chrome ou Firefox) qui vérifie l’éco-conception des sites tout comme l’EcoIndex.

Pour approfondir, vous pouvez lire l’ouvrage suivant : Écoconception web, les 115 bonnes pratiques.

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L’éco-conception web : modèle de demain ?

Aujourd’hui, la majorité des sites français ne respectent malheureusement pas les règles de l’éco-conception. La raison est simple : d’un point de vue réglementaire, rien ne contraint les entreprises à éco-concevoir leurs sites web. D’après le Baromètre Éco-conception 2020 par l’ADEME, les entreprises qui décident d’adopter cette démarche éco-responsable le font par conviction personnelle ou par anticipation de futures réglementations. Alors n’attendez pas, et rejoignez le chemin de l’éco-conception web grâce aux formations animées par des consultants expérimentés du collectif Green IT ou de The Green Compagnon.

Apprendre à concevoir des sites web éco-responsables, c’est participer à la durabilité du web de demain !

Images : rawpixel-com, freepik
Rédaction : Solenn Borgeais / Marquis Océane

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